Impacts des écrans sur la santé – retour sur la conférence

Le vendredi 6 octobre 2023 a eu lieu à HEPIA, une grande conférence intitulée « Enfants, jeunes et écrans, quels impacts sur la santé ? » , organisée par RUNE-Genève, itopie informatique et HEPIA. Elle a en outre reçu le soutien de la Commission Projet de la Codha.

La conférence a bénéficié d’une captation audio. Nous avons le plaisir de vous la mettre à disposition librement ci-dessous (CC By-Sa HEPIA).

Les diapositives projetées sont également disponibles à gauche, sous les vignettes des conférencier·ère·s.

L’affluence a été estimée à plus de 100 participant·e·s, ce qui représente en soi une grande réussite pour l’association RUNE-Genève, en termes de sensibilisation notamment. De nombreuses questions ont été posées à l’issue de la conférence, montrant une certaine préoccupation au sujet du numérique dans les écoles.

En très résumé, les thèmes abordés par les conférencier·ère·s ont été :

  • Servane Mouton : le cerveau se construit de zéro à 25 ans environ et il est important de respecter les phases de maturation critiques du cerveau pour des apprentissages spécifiques (comme le langage). L’influence négative des écrans sur ces apprentissages et sur les capacités cognitives des jeunes, les questions liées à l’attention et la concentration.
  • Aurore Guyon : comprendre comment fonctionne le sommeil et pourquoi les écrans viennent jouer les trouble-fêtes, avec la réduction du temps de sommeil ainsi que la qualité de ce sommeil et tous les troubles de santé qui peuvent en résulter, comme le risque d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires. Le sommeil est « la colonne vertébrale » de notre santé.
  • Louis Forgeard : l’impact massif de la cyber pornographie sur les jeunes, ce qui entraîne des troubles dans la construction de l’identité sexuelle avec une exposition à des contenus inappropriés, à un âge trop précoce, véhiculant des stéréotypes nuisibles. Influences néfastes sur le développement psychique de l’enfant. La puberté devrait permettre aux jeunes de se tourner vers l’extérieur, de rencontrer ses pairs, d’oser rentrer en relation alors que les sex tubes peuvent conduire à l’enfermement. Nous ne mesurons pas encore tout ce que cela peut provoquer sur le psychisme des jeunes, mais cela touche à la vie émotionnelle, affective et fantasmatique des jeunes.

Nous constatons que la massification des écrans dans la société est finalement récente. Il y a par ailleurs un changement de paradigme depuis l’arrivée des smartphones à partir de 2007 (nous l’avons toujours sur nous et on le consulte des dizaines de fois par jour !). Du point de vue scientifique, nous sommes dans l’inconnu : on ne sait pas quel sera l’impact cognitif et sanitaire quand tout un pan de la société active aura été exposé depuis son plus jeune âge (les jeunes nés au début des années 2000) et sera dans les fonctions dirigeantes. Il s’agit en quelque sorte d’un test grandeur nature sur la population humaine.

Ce qu’on fait avec les écrans sur le psychisme, on l’a fait avec le pétrole à la planète. Louis Forgeard.

En conclusion, nous constatons un forme d’unanimité dans des disciplines différentes telles que neurologie, pédopsychiatrie et les neurosciences quant aux dangers que représentent les écrans pour les jeunes. En filigrane, les recommandations sont de ne pas exposer les enfants aux écrans avant 6-7 ans et de ne pas confier un smartphone à un jeune avant 15 ans.

Plus de 100 participants à la conférence !
Articles scientifiques vulgarisés sur le thème, livre co-écrit par les conférencier·ère·s